1ère partie
Assise. Assise, oui, c'est ainsi que l'on me trouva le jeudi 20 mars. Assise sur un banc dans le square de mon quartier : la tête baissée sur ma poitrine, les mains jointes et des plaies sur tout le corps. Mes cheveux cachaient mon visage et mes poignets étaient entravés par du ruban adhésif.
Oui c'est dans ce triste état que l'on me retrouva à 7h37 du matin dans le parc. Il avait plu, le sol était trempé, moi aussi. Malheureusement pour celui qui me trouva, la vision de mon corps mutilé était un spectacle trop déroutant car c'était une petite fille suivie de quelques pas par sa mère. L'enfant, Jeanne je crois, est tombée dans les pommes et sa maman a été prise de tremblements.
Quand la police est arrivée, j'étais morte depuis 2h18 exactement et ce que je savais, personne d'autre ne le saurait jamais, mis à part quelques éventuels fouineurs.
C'est ainsi que ce fameux jeudi 20 mars, je me retrouvai à la morgue, moi, Elizabeth Baptiste, 26 ans, étudiante en école de commerce. Vous vous demandez sûrement pourquoi j'y étais et, sans doute à cause de qui, non ? Malheureusement pour vous, ce sont des informations confidentielles que même si je le voulais je ne pourrais pas dévoiler. C'est triste mais c'est ainsi.
Ce jour-là, vers midi, la police apprit à une femme la mort de sa fille. Mais cette femme n'était pas ma mère, enfin... pas vraiment. La perte d'un enfant est une chose inconcevable pour les parents, tout du moins si cet enfant est le leur car le décès d'un inconnu ne vous importe pas plus que ça. Mais curieusement, au 10 rue du Faubourg du Temple à Paris, il n'y eu pas de larmes. Car voyez-vous, cette femme ne me connaissait pas ou plutôt elle me connaissait sans me connaître. Alors, pourquoi pleurer ?
Mes amies étudiantes, au contraire, éclatèrent en sanglots quand elles apprirent mon décès et elles se jurèrent, elles qui me connaissaient mieux que quiconque, de retrouver mon assassin.
C'est ainsi que Jade, Isabelle, Laetitia et Karine se retrouvèrent liées par un serment dont nul ne connaîtra jamais l'existence, du moins je l’espérais.