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Story en série

Story en série
  • Blog à stories. Textes écrits par moi (pendant mes cours de français) et j'aimerais avoir un avis dessus. Donc n'hésitez pas à faire connaître vos opinions (même négatives). Merci et Bonne lecture !
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15 décembre 2009

2ème partie

Ils restèrent enlacés pendant plusieurs minutes à la suite desquelles mon « père » s’avança vers moi et voulut me prendre dans ses bras. Je reculai instinctivement.

-          Ne me touchez pas ! grognai-je.

-          Mais enfin… Je suis ton père…

-          C’est quoi un père pour vous ? C’est quelqu’un qui ne donne pas de nouvelles ? C’est quelqu’un qui n’appelle jamais pour votre anniversaire ? Si c’est ça, alors oui, vous êtes mon père.

-         

Il chercha quelque chose dans sa mémoire. J’aurais dû me douter que c’était quelque chose de si énorme qu’il aurait dû s’en souvenir.

-          Lexie… finit-il par dire en posant la main sur mon bras.

Je la lui retirai violemment.

-          Ah ! Oui ! m’exclamai-je. J’allais oublier : un père, c’est quelqu’un qui oublie le nom de sa propre fille.

Sur ces paroles où j’avais mêlé le plus de hargne et de méchanceté que j’avais en moi, je ramassai mes cadeaux et m’enfermai dans ma chambre à double tour. Là, allongée sur mon lit, je serrai les dents pour retenir le cri de rage qui montait en moi. Je crispai mes mains sur ma couette à tel point qu’elle garda les marques de mes doigts.

On tambourina à la porte :

-          Lexie, c’est moi ! C’est Vic ! Ouvre, je t’en prie !

-          Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ? lançai-je.

-          Je peux entrer ? Je te promets que je suis seule.

Je descendis de mon lit et entrouvris la porte. Je vérifiai qu’elle n’était pas suivie des adultes et la laissai entrer. Elle s’installa sur la chaise de mon bureau.

-          Tout va bien ? me demanda-t-elle.

-          Ça veut dire quoi « bien » pour toi ?

-          OK, ça ne va pas. Mais pourquoi tu ne lui parles pas gentiment ? Après tout, c’est Papa.

-          Papa, y a que toi qui l’as connu, d’accord ? Papa, moi, je connais pas. Papa, c’est juste un mot qui fait partie du vocabulaire de chaque enfant « normal ». Pas du mien. Si t’es venue faire son plaidoyer, tu peux repartir. Je ne veux même pas entendre un mot de plus.

-          Mais, Lexie, tu devrais être contente ! rétorqua-t-elle. Tu as de la chance d’avoir un père qui revienne vivant et en un seul morceau de l’Iraq !

-          Je suis de cet avis, moi aussi. Tu dois être ravie de voir revenir ton père. Moi, je n’ai pas de père. Je n’ai qu’une mère et une sœur. Alors maintenant, laisse-moi tranquille, s’il te plait.

Elle se mordit la lèvre, comme elle faisait quand elle avait de la peine. Pour ne pas passer pour une sœur indigne, je m’approchai d’elle, l’embrassai sur la joue. Elle craqua :

-          Je ne comprends pas ! Pourquoi tu n’essayes pas de le connaître ? Pourquoi tu t’obstines ? Merde, grandis un peu ! Tu te comportes comme une gamine, toi qui as toujours été si adulte. Tu n’as pas compris que lui aussi a souffert de notre absence, à toutes ?

-          Ce que je comprends, moi, c’est qu’il ne se souvient même pas de mon prénom ! Du tien, il s’en rappelle. De celui de Maman aussi. Moi, je n’ai pas cette chance ! Je n’ai pas le droit d’exister dans sa mémoire. Je ne suis que la môme qu’il a laissé en s’enrôlant il y a dix ans, le bébé qu’il n’a pas vu grandir. Je suis une inconnue pour lui ! Alors pourquoi il essaye de me prendre dans ses bras ? Tu fais souvent des câlins à des gens que tu ne connais pas ? Ce n’est pas mon cas. S’il te plait, Victoria, laisse-moi tranquille…

Je soufflai cette dernière phrase, suppliante au possible. Ma sœur se leva et sortit de la pièce, les joues trempées. Elle sa hâta de retourner voir son « Papa chéri ». Quant à moi, je sortis en courant de la maison et me réfugiai dans la cabane que le voisin m’avait construite pour mes six ans. En théorie, c’est le genre de chose qu’un père fait. Le mien n’avait pas eu le bonheur de se planter des échardes dans les doigts pour moi.

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15 décembre 2009

1ère partie

-          Joyeux anniversaire, Lexie !

J’ouvris un œil ensommeillé et passai la tête au-dessus de ma couette. Jetant un regard au réveil, qui affichait 9H00, je grommelai. Treize ans, déjà. Ma mère entra dans ma chambre et s’assis au bout de mon lit.

-          Tu as bien dormi, ma chérie ?

-          Maman… Je peux dormir encore un peu ?

-          Non, il faut que tu te lèves maintenant. Victoria est venue exprès de son université pour toi. Elle attend dans le salon et…

-          Quoi ? l’interrompis-je brusquement. Victoria est ici ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ?!

Je sautai à bas du lit mais, encore un peu endormie, je m’étalai sur la moquette. Peu importait. J’eus tôt fait de me relever et de franchir les quelques pas qui me séparaient du séjour en hurlant le nom de ma sœur comme une démente. J’ouvris la porte en grand et me jetai dans les bras de mon aînée.

-          Victoria ! C’est génial ! Je… Tu m’as trop manqué !

-          Hé ! Lexie ! Comment vas-tu, ma belle ? Toi aussi tu m’as manqué. Mon université paraît très calme comparée à cette maison. Alors treize ans ? T’es vieille !

-          Pff ! Tu parles ! Toi t’as dix-neuf ans, t’es hors d’âge ma pauvre. Hors compet’.

-          Bon anniversaire ! Je vois que tu es toujours aussi agréable. J’espère que tu ne pourris pas les journées de Maman.

-          Seulement les jours en « -di » et le dimanche, pourquoi ?

Nous nous assîmes dans le salon en rigolant. Je m’installai sur les genoux de Vic’, ma grande sœur, mon modèle, ma meilleure amie. Elle m’avait aidée à supporter le fait que je n’aie jamais connu mon père. Enfin, si. Mais il était parti quand j’avais trois ans alors… C’est comme si je ne le connaissais pas. Elle, elle avait neuf ans quand il avait rejoint les GI. Elle avait eu du temps pour le voir, lui parler. Moi pas. Manque de bol.

Victoria et moi passâmes la matinée ensemble, dans le jardin et, bien sûr, dans notre endroit préféré : le grenier.

C’était une pièce étrange que ce grenier où s’entassaient toutes sortes de choses dont les vieilles malles de Nanny, notre grand-mère, quand elle avait fait le tour du monde. Nous avions passé tellement de temps à nous déguiser en Indienne, en Africaine que nous connaissions les panoplies par cœur.

Ma mère nous appela pour le déjeuner. Elle avait cuisiné tous mes plats favoris, à savoir des fajitas, du poulet avec plein de légumes et en dessert, le chef-d’œuvre incontournable : le moelleux au chocolat. Ce gâteau avait vu tant de mes anniversaires que je n’en revenais pas de l’aimer, si ce n’est plus, toujours autant.

Après le déjeuner, tandis que je me débattais avec les papiers cadeaux, la sonnette retentit.

-          Tu vas ouvrir, Lexie ? Après tout, c’est ton anniversaire !

Je jetai un regard ironique à ma sœur et allai ouvrir la porte. Sur le seuil, je découvris un homme d’une quarantaine d’années, l’œil bleu, le cheveu court, portant l’uniforme de GI. Nous nous dévisageâmes un moment. Son regard acier se voila légèrement quand il vit la médaille à mon cou, celle de mon père.

-          Maman ?

-          Oui, chérie ?

-          Je crois qu’il y a un soldat à la porte.

Ma famille me rejoignit et ma mère poussa un cri de joie en reconnaissant l’inconnu. Elle se jeta dans ses bras en pleurant. Ma sœur en fit autant. Moi, je restai en arrière. D’après le nom que répétait ma mère, je compris. Je compris que cet homme, cet étranger qui ne me disait rien, cet illustre inconnu était mon père. Cette révélation ne me fit ni chaud, ni froid. Je ne savais pas ce qu’était une présence paternelle et l’homme adulé par ma mère et ma sœur, fut-il mon père, ne méritait pas que je me mette à pleurer à chaudes larmes. Il avait juste droit à mon silence et au fait que je ne lui aie pas fermé la porte au nez.

13 décembre 2009

9ème partie

Un père, six foyers, cinq enfants uniques qui ne reviendraient jamais à la maison. Cinq fois plus de larmes et toujours le même déchirement.

Mes parents étaient toujours vivants et je ne me souvenais même pas d'eux ! Si je les avais connus, je serais peut-être encore de ce monde !

Là où j'étais, au ciel, ou n'importe où, je pleurais et avec moi, mes demi-frères et soeurs.

La solution vint tout de suite à nos trois amis. Enfin...c'était encore une hypothèse parce qu'il n'y avait aucune preuve.

Le lendemain, aux alentours de neuf heures, une brigade frappait au domicile de Serge S. depuis dix minutes mais la porte restait close. Les policiers enfoncèrent la porte et entrèrent. Dans l'appartement, il n'y avait personne mais quelque chose dans la chambre retint leur attention : un mur couvert de photos de familles et sur toutes ces images, une personne revenait à chaque fois. Un homme blond aux yeux bruns. Il y avait aussi des photos prises à l'insu des modèles qui, manifestement, étaient suivies par Serge. Plusieurs jeunes femmes : une rousse, une asiatique, une brune méditerranéenne et deux hommes : un blond et un châtain. Lui, Serge était un grand brun.

Cinq hommes et femmes traqués jusqu'à leur dernier instant, surveillés, observés. C'était digne d'un grand malade. Un réduit servait de chambre noire et un magnifique appareil photo trônait sur la table de chevet.

Les photos furent saisies, l'appartement condamné et le jeudi suivant, on retrouva Serge S. sur un banc, dans le square de son quartier, le crâne percé d'une balle et le pistolet dans la main. Il s'était suicidé. Dans sa poche, une ultime lettre :

« J'avoue avoir éliminé tous mes frères et soeurs.

J'ai trafiqué la voiture de Stanley et ais causé sa mort.

J'ai suivi et assassiné Elizabeth, Jade, Laetitia et Julien.

Il m'ont volé mon père et ont brisé le coeur de ma mère. Pour moi, ils devaient mourir.

Je ne regrette pas mes actes. Si je me suis suicidé, c'est pour éviter d'affronter mon père mais il m'a fait mal et c'était la seule façon de lui rendre la pareille.

Maman, je t'aime,

S. S. »

Mon corps et ceux de Laetitia, Jade, Julien et Stanley furent rendus à nos familles mais on nous enterra tous au Père Lachaise et la dernière chose que je vis sur Terre, ce fut mon père, notre père et toutes nos mères, nos amis et le soleil de ce jeudi 17 avril. Enterrés un jeudi, un comble me direz-vous.

Karine et Isabelle se marièrent mais n'oublièrent jamais nos moments passés ensemble.

Vincent apprit qu'un bébé de six mois l'attendait chez ma mère (mon père me l’avait enlevé à la naissance), il l'appela Elizabeth en souvenir de moi.

Jonathan resta célibataire et mourut quelques années plus tard pendant une intervention.

Nos mères devinrent amies.

« Et votre père ? » me direz-vous. Notre père ? Eh bien, il s'en est allé et personne ne l'a jamais revu.

Si un jour vous le voyez, dites-lui de revenir fleurir notre tombe.

13 décembre 2009

8ème partie

Aux infos, le lendemain, on apprit que « le tueur du square», comme on l'appelait maintenant, avait encore frappé. On trouva Laetitia sur un banc et, dans la chambre d'hôtel, on trouva un mot sur lequel il y avait écrit : S.S. Larmes et hurlements déchirèrent le silence du quartier. Karine et Isabelle ne pouvaient pas y croire. Elle était réellement morte ! Seules Jade, Laetitia et moi, Elizabeth, savions qui nous avait tuées. Nous pouvions mettre un visage sur cette lettre  S. S comme sadique. Les agents de Carmes ne dormiraient plus jamais tranquilles.

Le mot qu'avait laissé Laetitia ne pouvait être compris que par un seul homme : Carmes. Laetitia avait été agent. Sa scène, l'autre jour, n'était que pour éloigner les soupçons de ses amies. Cette Laetitia-là, personne ne la connaissait.

Mais Carmes ne put jamais lire ces symboles car ce même jeudi, il était mort dans le square en bas de chez lui. Dans son appartement, rien. Si ce n'est une trace de sang, le sien, sur les carreaux de sa salle de bains.

Carmes étant mort, plus personne ne pourrait comprendre ce qu'avait laissé Laetitia. Personne à part peut-être l'assassin.

L'assassin, S, le tueur du square. Une seule et même personne qui avait commis des crimes atroces. Cet assassin, nous étions quatre à savoir son nom.

Mais qui était-il vraiment ?

Je pense que Karine, Isabelle et Vincent pourront le découvrir. Il suffit juste de feuilleter les carnets d'adresses de Laetitia, Jade, Carmes et, évidemment, le mien.

Cette idée, aussi simple soit-elle, ne pouvait qu'être le déclic qui ferait de Karine et Isabelle nos vengeresses. Le problème est qu'elles doivent trouver cette idée par elles-mêmes. Ah! Mais... elles ont trouvé.

-         Tu crois qu'on pourrait recouper les carnets des filles et de Carmes ?

-         Sais pas. Faut demander à Jonathan.

Elles partirent en direction du centre de police. Jonathan leur présenta toutes ses condoléances mais Karine le coupa.

-         Le temps presse. On voudrait avoir les répertoires d'Elizabeth, Jade, Laetitia et Carmes, s'il te plait.

-         Vous plaisantez ?

-         Non, c'est très sérieux. Ils sont tous morts et nous pensons que S pourrait se trouver dans l'un ou l'autre de ces carnets.

-         Je ne peux pas vous dire oui. C'est impossible.

-         Jade est morte, John. Elle ne reviendra pas. Tu ne veux sans doute pas que son meurtrier se balade en liberté pendant que toi, tu seras encore là, à te morfondre sur des souvenirs. Je te jure que tu lui ferais plaisir, à Jade, si tu retrouvais son assassin. Mais pour ça, il faut que tu nous aides.

Je ne sais pas si Karine a jamais fait de la psychologie mais elle est très douée pour convaincre les gens parce que Jonathan, il a dit oui.

o       Elizabeth :

Stéphane L ; Steve ; Serge ; Sylvain ; Stéphanie ; Sylvie ; Sarah ; Stanley.

o       Jade :

Stéphane L ; Serge ; Sarah ; Stanley ; Sergio ; Soraya.

o       Laetitia :

Serge ; Stéphane L ; Soraya ;

Sandy

; Silley ;

Stanley

.

o       Carmes :

Serge ; Sergio ; Stéphane L ; Stanley ; Stéphanie.

-         Euh... Lesquels sont partout ?

-         Stéphane L, Serge et Stanley.

-         Y en a pas trois par hasard ?

-         Ben, si. On fait quoi ?

-         Faudrait parler au patron de Carmes.

-         OK. C'est qui ?

-         Stéphane L… soupira Isabelle

-         Merde. On l'appelle quand même ?

-         Faut bien.

Et le numéro fut composé.

-         Allô ?

-         Monsieur Stéphane L ?

-         Oui, qui est à l'appareil ?

-         Bonjour, je m'appelle Jonathan. Je travaille au centre de police du Xe arrondissement de Paris.

-         Et que me voulez-vous ? Mon temps m'est précieux.

-         Vous faire part du décès de monsieur Julien Carmes.

-         Non ! C'est impossible ! Mon fils...

-         Votre fils ?!

-         Oui, Julien est mon fils. Carmes était un nom de code. Vous me dites qu'il est mort ?

-         Le tueur du square, vous connaissez ?

-         L'assassin de ces malheureuses jeunes femmes ? C'est lui qui a tué mon fils ?

-         Oui. Vous aviez déjà rencontré Elizabeth Baptiste, Jade Li ou Laetitia DiGliano ?

-         Bien entendu ! Ce sont mes filles !

-         Pardon ?

-         J'ai six foyers dans différents pays. J'ai inscrit tous mes enfants dans la même université.

-         Oh...je vois. Et vous les avez tous engagés. Vous connaissez Serge et Stanley ?

-         Mes fils.

-         Désolé, mais vous êtes sur qu'ils sont vivants ?

-         Stan est mort il y a deux ans dans un accident de voiture. Il était très ami avec les filles mais il haïssait Serge.

-         Vous auriez une adresse où je pourrais trouver votre fils ?

-         17, avenue Parmentier.

-         Merci. Au revoir.

Il raccrocha et se retourna vers Karine et Isabelle. Elles étaient blêmes ; ces révélations les avaient bouleversées.

13 décembre 2009

7ème partie

Lundi, tous les agents s'étaient réunis dans une salle du commissariat avec Carmes pour débattre de la procédure à suivre. Vers 13h, Vincent, Laetitia, Karine et Isabelle eurent le droit d'entrer.

-         Il faut arrêter cette affaire, disait Carmes, je ne veux pas perdre tous mes agents sur une seule affaire !

-         Nous savons ce que nous faisons. C'est notre métier. Je pense que ceux qui ont peur du danger auraient pris un autre emploi, répliqua un grand brun à l'air revêche.

-         Un métier, une affaire même, ne valent pas des vies !

Le grand brun fronça les sourcils. De toute évidence, il n'était pas d'accord.

-         Que ceux qui veulent terminer l'enquête se mettent à gauche. Ceux qui veulent tout arrêter là après des années se mettent à droite.

Sur cinquante personnes, trente se mirent à gauche, quinze à droite et cinq ne se prononçant pas, restèrent au milieu.

Se tournant vers les quinze à droite, le brun dit :

-         Vous pouvez sortir, vous n'êtes plus concernés.

Il ne restait donc que trente-cinq personnes plus nos quatre amis.

-         Bien, annonça Carmes. J'ai perdu deux agents sur cette affaire. Je...

-         Deux ? le coupa Karine. Deux !

-         Oui, deux : Elizabeth et Jade.

-         Jade ?

-         Oui. Elle aussi travaillait pour nous. C'était un très bon agent.

-         J'espère qu'aucune autre d'entre nous ne l'est parce que j'ai eu ma dose pour aujourd'hui. Je vais rentrer chez moi pour essayer de me calmer. Si on me cherche, on sait où me trouver, déclara Laetitia.

Et elle sortit en claquant la porte, suivie de près par Vincent, Karine et Isabelle qui, eux aussi, se sentaient fatigués.

En rentrant chez elle, Laetitia trouva un mot sur sa porte :

« Ceci est un avertissement. S. »

Prise de panique, elle sortit de l'immeuble et couru chez Karine. Elles appelèrent, Vincent, Isabelle et Jonathan. Aussitôt arrivés, ils se rendirent chez Laetitia avec des policiers et trouvèrent la porte entrouverte. Le périmètre fut sécurisé et quelques hommes entrèrent. Après avoir poussé la porte, une odeur horrible prit tout le monde à la gorge mais quelle odeur ? Quelques pas dans le salon permirent de le savoir. De savoir que cette odeur était celle du sang. En effet, un S était écrit au sang sur le mur et une flaque inondait le tapis.

Les hommes vérifièrent qu'il n'y avait personne et sortirent. En apprenant la nouvelle, Laetitia s'effondra en sanglots sur le palier. Vincent la releva et Jonathan lui dit :

-         Laetitia, je suis désolé mais tu vas devoir dormir au commissariat.

-         Tout ce que tu veux tant je m'éloigne de chez moi.

Ils partirent en laissant le soin aux experts de finir l'analyse du sang.

Le lendemain, Laetitia loua une chambre à l'hôtel où elle resta cloîtrée toute la journée. Elle passa plusieurs heures à se demander qui ? Qui avait bien put commettre un crime peut-être un meurtre dans son appartement. Soudain le déclic se fit. S. Mais bien sur ! Comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? En réfléchissant c'était évidant ! Non seulement elle savait qui mais elle savait qui serait la prochaine victime sur la liste.

Mercredi, le stress commença à la gagner. Les résultats des experts avaient conclu que le sang sur le mur était du sang...humain ! Il y avait bel et bien eu meurtre chez elle ! Plus qu'une journée à vivre pour l'une des trois amies.

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13 décembre 2009

6ème partie

Quand il arriva, il était avec Julien Carmes. C'était un homme d'une trentaine d'années, châtain, les yeux marron, baraqué, il avait une petite cicatrice sur la joue droite.

-         Salut ! lança Karine depuis le seuil de la porte.

-         Bonjour, firent les invités. Nous avons le carnet, vous avez les sacs ?

-         Oui ils sont dans la pièce à côté. Alors, c'est vous Carmes ?

-         Oui, c'est moi. Pourquoi vous avez tenu à ce que je vienne ?

-         Nous avons des raisons de penser que vous êtes lié aux meurtres d'Elizabeth Baptiste et Jade Li.

-         Et qu'est-ce qui vous fait penser cela ?

-         Lizzie, ou Elizabeth si vous préférez, nous a laissé six lettres qui donnent dans le bon ordre Julien. Vous, de votre côtés avez trouvé le mot Carmes. Si comme, je le pense, vous êtes intelligent, vous déduisez Julien Carmes. Oh ! Comme c'est étrange. Serait-ce une coïncidence ? Sur la page 19-20 mars de l'agenda de Lizzie, il y avait deux initiales : J et C. Nous avons pensé qu'il s'agissait d'un ami commun entre Elizabeth et Jade. Or, en épluchant leurs contacts, nous avons trouvé le nom de... Julien Carmes. Etrange, non ? Voilà pourquoi nous pensons que vous êtes lié à ces meurtres.

Il avait écouté ce long monologue en fixant Isabelle dans les yeux. Cela lui avait procuré l'étrange sensation qu'elle en savait long sur lui.

-         Ah, oui ! J'oubliais : vous avez un casier pour coups et blessures, maltraitance, j'en passe et des meilleures !

-         Et vous pensez que je les ai tuées.

-         Exactement !

-         Eh, bien, je crois que vous vous fourrez tous le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Je n'ai pas tué ces jeunes femmes...

-         Tous les assassins disent ça, le coupa Vincent.

-         Ne me coupez pas la parole, s'il-vous plait, ça m'horripile. Le légiste a déclaré qu'elles étaient mortes à 5h47 du matin or, à cette heure-là, je suis avec mes collègues et nous patrouillons dans le quartier. Vous n'avez qu'à leur demander.

-         Désolé Julien, dit Jonathan, mais le jeudi tu es de repos.

Au regard perçant que Carmes lança à Jonathan, je crus qu'il allait le tuer.

-         Non, Jonathan, le jeudi c'est Édouard qui est de repos.

-         Tu cherches à inculper un collègue à ta place ? T'es vraiment un pourri.

-         Non, je ne suis pas un pourri. Je fais mon devoir, c’est tout. Oui, j’ai un casier et je l’ai caché quand je suis entré au commissariat. Mais non, je ne les ai pas tuées. Tiens, regarde, ajouta-t-il en tirant de sa poche une plaque fédérale.

-         Agent secret ? fit Jonathan en s'étouffant à moitié.

-         Oui, ça t'en bouche un coin, hein ?

-         Et c'était quoi ton job ?

-         Hum, voyons voir... répondit Carmes d'un ton ironique. Ah ! Oui, ça me revient ! Je devais retrouver une jeune femme d'environ 25 ans à 22h45, le 19 mars, sur la ligne 12 à la onzième station.

-         Vous plaisantez, là ?

-         Oui, bien sur que je plaisante. Bien sur que non, imbécile, je suis très sérieux ! répliqua Carmes en fixant Karine qui rougit aussitôt.

-         Réfléchis Karine ! Les numéros, c'est ça ! Le 19 mars à 22h45, la 11e station de la ligne 12 ! Tout y est ! C'était bien un rendez-vous avec un agent secret ! Jade avait raison : Lizzie en était bien un. Maintenant reste à savoir qui les a tuées.

-         C'est précisément pour cela que je suis en France : Elizabeth avait découvert un terrible secret dont elle devait me faire part de toute urgence. Je l’ai attendue pendant deux heures. Elle n’est jamais venue.

-         Alors elle était où à 22h45 ? demanda Laetitia.

-         Aucune idée mais elle n'était pas avec moi : je ne vois pas pourquoi je mentirais.

-         La 11ème station de la ligne 12 c'est quoi ?

Vincent sortit un plan de métro et répondit :

-         Saint Lazare sur la ligne 12 : Porte de la Chapelle - Mairie d'Issy.

-         Pourquoi Saint Lazare ?

-         Il y a la gare et c'est plus facile pour moi de faire la liaison entre tous les agents secrets britanniques.

-         Parce qu'il y en a d'autres comme Lizzie ?

-         Des tas ! Mais aucun ne pouvait savoir ce que Baptiste avait découvert. Elle me l’avait assuré. Un tueur en série ou je ne sais pas trop quoi. Enfin, en y réfléchissant, si ! Elizabeth n’était pas seule à travailler dessus. Je me rappelle maintenant. D’autres m’avaient parlé de ce meurtre…

-         Ils sont en sécurité, j'espère ?

Carmes réalisa à ce moment précis qu'il risquait de perdre tous ses agents sur une seule affaire. J'en avais fait les frais. Restait à savoir comment il allait sauver les autres...

13 décembre 2009

5ème partie

Je crois que je regrette ce que j'ai dit l'autre jour, à propos de leur QI. En fait ils sont hyper intelligents. En tout cas leur plan était génial à une exception prêt : la police les avaient tous déjà vus. Mais, attendez ! Jade, qui m’avait rejointe, a eu une idée brillante : son petit ami était policier. Vous croyez que la télépathie, ça marche de mort à vivant, parce que là, on en aurait bien besoin ?

En fin de compte, on n'a pas eu besoin de télépathie parce que Laetitia a trouvé le numéro de Jonathan dans les contacts de Jade. Ils sont trop forts !

-         Jonathan : 06.47.68.52.00. Il faut l'appeler. On n'a pas trente-six solutions.

Et Jonathan répondit :

-         Allô ?

-         Jonathan ? C'est moi, Isabelle. Tu vas bien ?

-         Pas vraiment. Tu sais, Jade est morte et je ne peux pas participer à l’enquête.

-         Ah bon ? fit Isabelle sur un ton faussement étonné. Je ne savais pas. Ecoute, on aurait besoin de ton aide : on voudrait savoir ce que tes collègues savent.

-         T'es tombée sur la tête ? Si je fais ça, je suis viré !

-         On te demande beaucoup mais on en a vraiment besoin pour savoir qui a tué Elizabeth et Jade. C'est très important. Tu dois nous le dire par téléphone parce que je crois qu'on est tous suivis.

-         Je dois réfléchir mais je te re-contacterai.

-         Merci, Jonathan. Salut.

-         Au revoir.

Il savait sans savoir. Vraiment bizarre comme plan. Brillant mais bizarre. Finalement, le débat sur l'idée de Laetitia était clos puisque celle-ci n'avait plus lieu d'être.

Le lendemain, Isabelle reçut un appel sur son portable. C'était Jonathan :

-         Allô ?

-         Isa ? C'est Jonathan.

-         Ah oui ! Alors, tu as réfléchi ?

-         Oui. J'ai décidé de vous aider.

-         C'est vrai ? Oh, merci Jonathan ! Les autres vont être ravis !

-         Alors, voilà : on a un mot : Carmes.

-         Carmes ? Carmes avec un “C” ?

-         Oui, avec un “C”. Pourquoi ?

-         Julien Carmes, tu connais ?

-         Oui, c'est un collègue. Et ensuite ?

-         Nous avons toutes les raisons de penser qu'il a un rapport avec les meurtres de Lizzie et Jade.

-         Ça m'étonnerait : ce type est doux comme un agneau. Il ne ferait pas de mal à une mouche !

-         Minute ! Je n'ai pas dit qu'il les avait tuées. J'ai dit qu'il avait un rapport avec leurs meurtres.

-         Mouais... et sinon on a trouvé un journal dans la chambre de Jade mais il y a un cadenas. Donc je pense que comme vous avez le sac à main, vous avez la clé.

-         Bien vu. On a trouvé une petite clé dans le sac de Jade. Tu nous passes le carnet ?

-         Tu rigoles ? C'est moi le flic donc c'est toi qui doit me donner la clé. Sinon c'est une entrave à une enquête.

-         Je te signale, au cas où tu n'aurais pas remarqué, que nous avons les sacs à main des victimes donc on pourrait conclure un marché, non ?

-         C'est quoi ce que tu fais ? Du chantage ?

-         Oui. Donc c'est le carnet contre les sacs à mains.

-         Et si je refuse ?

-         On brûle les sacs. Et puis, je croyais que ça te tiendrait à cœur de retrouver leur meurtrier. Mais puisque tu insistes…

-         Bon, ça va. Je passe vous apporter le carnet.

-         Apporte-nous Julien aussi, tant que tu y es.

-         OK. Alors, disons, dans une heure.

-         A toute à l'heure !

Isabelle appela les autres et ils se réunirent tous chez elle en attendant la visite de Jonathan.

13 décembre 2009

4ème partie

Le lendemain, aux nouvelles de 6h, on apprit la mort d'une deuxième jeune femme : Jade Li, 26 ans, étudiante en école de commerce. On l'avait trouvée sur un banc dans un square, assise, les poignets et les pieds attachés par du ruban adhésif. Oui, Jade était morte et toute la journée ils pleurèrent sa perte, en silence.

Jeudi. Jeudi était devenu un jour maudit pour Vincent, Laetitia, Karine et Isabelle. Deux morts à une semaine d'intervalle, ça faisait beaucoup.

-         Les flics vont s'intéresser aux affaires de Jade mais elle ne savait rien, donc ils ne savent rien de plus.

-         Si ça se trouve, elle avait trouvé mais elle n'a pas eu le temps de le dire ou alors, elle a trouvé quand elle est rentrée chez elle. C'est sûrement pour ça qu'elle s'est faite tuer, dit Isabelle.

-         Peut-être mais tous les jeudis, ça fait beaucoup quand même ! A moi, elles me manquent énormément, répondit Karine.

-         En tout cas c'est clair : il faut qu'on surveille nos arrières à partir de maintenant.

La vie, mot si beau, bien si précieux, était devenu un luxe pour les quatre amis qui, après avoir pleuré tout leur saoul, se remirent à chercher des indices.

Ils se réunirent vendredi et passèrent tous mes contacts au peigne fin après les avoir croisés avec ceux du répertoire de Jade : à nous deux, nous connaissions au moins une dizaine de Julien dont 5 Julien C. :

-         Bon, alors voyons qui il faut voir. Au fait, on est obligés d'aller les voir ? Moi, ils me font peur et je ne m'approche plus d'aucun Julien, dit Karine en serrant son gilet contre elle.

-         Comment veux-tu qu'on fasse si on ne va pas les voir ?

-         Je pense qu'on devrait aussi aller fouiner dans le reste des affaires de Jade, elle les a laissées ici. Elle devait prévoir quelque chose… Après tout, c'est dans celles de Lizzie qu'on a trouvé la première moitié du puzzle, non ?

-         Je pense que Laetitia a raison : on devrait fouiller les sacs et albums photos de Jade pour trouver quoi que ce soit.

-         Je prends son sac de cours, dit Isabelle.

-         Moi, son sac à main, renchérit Vincent.

-         Et moi son album photo.

-         Bon, ben moi, je vais me taper les contacts.

Et les recherches reprirent. Après avoir renversé le contenu de chaque objet et regardé chaque photo pendant 2 minutes. Ils s'arrêtèrent avec un mal de crâne infernal et les yeux rougis.

-         Rien ! dit Karine.

-         Rien ! dit Laetitia.

-         Rien, non plus, renchérit Isabelle.

-         Rien, affirma Vincent. Pas le moindre indice. Si ça se trouve elle n'a pas eu le temps d'en laisser.

-         Pas bête. Peut-être même que les flics ont trouvé des choses. Mais comment savoir ?

Ils restèrent silencieux pendant un long moment quand soudain Laetitia s'écria :

-         Je sais ! On n'a qu'à se faire passer pour quelqu'un de la police.

-         Laetitia, je sais que tu as beaucoup d'imagination mais là, c'est carrément trop ! Se faire passer pour un policier ! Non, mais tu l'as où, la tête ? Dans les nuages ? Je n'ai pas d'autre idée à te proposer mais ton plan ne tient pas debout.

-         Désolé de te contredire mais je crois qu'elle a raison. Il n'y a pas d'autre solution.

-         Mais qui va s'y coller ? demanda Karine. Pas Vincent : il a un casier. Mais de nous trois, qui va y aller ?

13 décembre 2009

3ème partie

L’après-midi, ils feuilletèrent mon agenda. Mais la page 19-20 mars était arrachée. Non, plutôt découpée avec le soin le plus minutieux.

-         Pourquoi a-t-on retiré cette page ? demanda Isabelle.

-         Il devait y avoir quelque chose comme un rendez-vous dessus, répondit Vincent. Il me semble qu'elle m'en avait parlé. Un truc du genre professionnel avec un type des services secrets britanniques ou de ce goût là. J’ai pensé que c’était une blague mais elle avait l’air sérieuse.

-         Oui ! Elle m'avait dit ça aussi. Elle n’aurait peut-être pas dû mais c’était un secret trop lourd pour elle. Je crois qu'elle était agent secret, intervint Jade.

-         Ça explique donc une grande partie de l'histoire. Attendez ! C'est quoi ça ? demanda Laetitia en montrant un papier au fond de mon sac de cours.

Ils déplièrent le papier et se rendirent compte que c'était moi, oui, moi, qui avais découpé cette page. Je pensais l'avoir jetée. Oh ! Je me déteste ! Sur cette page il y avait deux initiales : J. C. et 6 nombres : 19 ; 3 ; 22 ; 45 ; 11 ; 12.

-         Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est quoi, ce délire ? demanda Karine. J.C., ça peut être n'importe qui : Jésus Christ, Jules César, Jacques Chirac. C'est incompréhensible !

-         Ça va, calme-toi ! Karine, tu penses sérieusement que ça pourrait être son meurtrier ? Après tout J.C. sont des initiales super courantes, affirma Vincent.

-         Et les numéros, ça veut dire quoi un jour, une heure, mais le lieu ?

Là, j'étais stupéfaite. Je les croyais plus intelligents. Franchement, j'étais surprise par leur manque de QI à tous les cinq. C'était facile, pourtant. Bon, j'avoue j'ai un QI de 180. Donc, pour moi c'était facile, surtout que c'est moi qui ait inventé ce code. Mais les allusions aux J.C. de l'Histoire, ça m'a sidérée.

-         J.C., J.C....sincèrement, je ne vois pas. C'est peut-être un nom de code.

-         Ouais, sûrement mais ça nous aide pas vraiment. Vaudrait mieux regarder à un autre jour ou dans ses affaires chez elle.

-         Les flics ont tout embarqué, y a plus rien dans sa chambre. Eh ! Regardez ça ! On l'a tous, cette photo, non ?

Laetitia avait sorti la première photo de mon agenda et l'avait retournée.

-         C'est quoi ça ? C'est la photo où on est tous les six ?

-         Ouais mais la lettre c'est quoi ? Un “N” ?

-         On dirait. Mais le “N” de quoi ?

-         Un prénom ? Un nom ? Un surnom ? Une phrase ? Elle nous a laissé des indices. Mais à ce niveau-là, ce ne sont plus des indices mais des casse-tête !

-         Vous avez tous la photo sur vous ?

Tout le monde sortit la photo de ses affaires et la posa sur une chaise. Ils les retournèrent et... Je vous ai déjà raconté la fois où... ? Non, je rigole ! Ils les retournèrent et découvrirent 5 autres lettres ce qui donnait en tout : E, I, U, J, L, N. En les remettant dans le bon ordre on obtenait :

-         Julien ? C'est qui Julien ?

-         Mais oui ! J.C. : Julien C. !

Isabelle alluma l'ordinateur qui lui cracha le nombre de 47 Julien C. rien qu'à Paris.

-         O.K., dit Vincent. Il faut trouver le nom de famille si on veut coincer le gars.

-         Je propose qu'on aille manger et dormir. On verra ça demain, répondit Karine en baillant. Je suis crevée !

Ils s'installèrent à table et commandèrent des pizzas. Après avoir mangé, chacun rentra chez soi et s'endormit immédiatement. Tous les téléphones étaient allumés. Tous sauf un.

13 décembre 2009

2ème partie

La nouvelle de mon assassinat parut au JT de 20h. Les flics ne firent aucune déclaration car ils ne savaient encore rien. Ma “mère” dut répondre à des questions :

-         Vous êtes bien la mère d'Elizabeth Baptiste ?

-         Oui, Lizzie est ma fille depuis qu'elle a quatre ans. Ses parents sont décédés il y a 22 ans dans un accident de voiture. J'étais sa marraine alors j'ai fait mon devoir.

-         Vous vous entendiez bien Elizabeth et vous ?

-         Comme une mère et sa fille. Mais elle avait un “jardin secret” et elle me cachait des choses, ça j'en suis sure !

-         Vous connaîtriez des amis qui en sauraient un peu plus sur, comme vous le dites, son “jardin secret” ?

-         Je ne lui connais pas d'amis. Elle ne m'en parlait jamais mais demandez à sa principale, elle le saura sûrement.

-         Merci madame. Restez à notre disposition. Nous aurons d'autres questions.

C'est donc en allant voir ma principale que la police apprit les noms et adresses de mes amies.

Jade reçut la visite des policiers le samedi 22. Elle les accueillit dans son salon :

-         Vous savez, je suis bouleversée par la mort de Lizzie, c'était vraiment une amie et quelqu'un de bien. Vous avez retrouvé son assassin ?

-         Non, pas encore mademoiselle, mais nous y travaillons activement.

-         J'espère que vous le trouverez car je ne supporterai pas que son crime reste impuni.

-         Vous avez des informations concernant Mlle Baptiste ?

-         Même à moi Lizzie ne disait pas tout. Elle cachait des choses à tout le monde.

-         Elle avait un petit copain ? Un fiancé ?

-         Non, je ne crois pas, ou alors c'était un secret bien gardé.

-         Merci, mademoiselle. Restez à notre disposition.

L'après-midi, ce fut le tour d'Isabelle. Son interrogatoire ainsi que ceux de Laetitia et Karine se déroulèrent bien. La police n’eut aucune information supplémentaire. Ils se posaient de plus en plus de questions et manquaient de plus en plus de réponses.

C'est mercredi que mes amies amorcèrent leur enquête, discrètement mais sérieusement. Elles commencèrent par aller chez Vincent, mon copain. Elles toquèrent si fort à la porte et pendant tellement longtemps que les voisins s'agacèrent. Quand il ouvrit, Vincent avait les yeux rougis : il avait pleuré.

-         Je savais que vous viendriez, dit-il. Je l'ai su dès que j'ai appris que Lizzie... Mais entrez, entrez...

Le studio sentait le renfermé, il n'avait pas dû sortir depuis ma mort. On se serait cru dans une cage à fauve. Mes amies s'assirent sur le canapé et Isabelle prit la parole :

-         On compatit Vincent, tu sais.

-         C'est injuste qu'elle soit partie, affirma-t-il.

-         Oui et aucune de nous n'a parlé de toi aux flics, le rassura Karine.

-         Merci, vous êtes adorables. Je n'aurais pas eu le courage de les affronter, surtout avec un casier comme le mien...

-         On va commencer une enquête pour trouver son meurtrier. Tu es avec nous ?

-         Je suis à fond avec vous mais vous me demandez de risquer ma vie, là.

-         C'est pour elle qu'on le fait ! Tu te rends compte de ce que tu dis ?! Elle est morte, Vincent, et toi tu as peur d'aller en prison ? Tu te fiches de moi ? hurla Laetitia, restée silencieuse jusque là.

-         Bon, d'accord mais vous me promettez que les flics ne viendront pas ?

-         Oui, on te le jure, assura Jade.

C'est ainsi que l'homme de ma vie prit par au serment qui unissait déjà mes amies.

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